la folie s'est invitée dans ma journée PARTiE 1Articolo in ItalianoC’est encore moi, Tonton. La journée n’est pas terminée. Nous sommes rentrés entier quoi que,...
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Une fois quittée Guadagnolo, nous sommes allés dans un petit village à côté. Il était tôt pour manger alors on a continué à se balader. Manger à 11 heures même avec 34 m dans les pattes, ce n’est pas très raisonnable. Une balade pourquoi pas ? En plus, la route était bitumée, donc l’absence de mes semelles ne posaient pas de problèmes.
Nous avons donc fait escale dans un petit bourg à quelques kilomètres de là connu pour son sanctuaire. Celui-ci est installé dans une grotte. Mon oncle ne m’accompagne pas dans la grotte pour voir les reliques. Étrange. A-t-il peur ? A-t-il une faille ? (petit rire machiavélique) Je me suis donc glissée entre deux pends de roche étroits et suis descendue. Je me suis arrêtée devant l’autel. Il était couvert de prières. Écrites et laissées pour toutes ses personnes parties trop tôt.
J’ai passé un petit instant hors du temps. C'était comme si le temps s'était arrêté. Au bout d'un moment, je suis remontée. Zio me demande : “alors, à quel Saint appartiennent les reliques ?” Je suis sans voix, car je n'avais même pas regardé. Je le regarde avec un regard de poisson mort. Le pire, c'est qu'il me l'a dit et je ne m'en souviens même pas...
Nous grimpons vers l’église du village entourée d’une terrasse. Elle est entourée de verdure et de roches et à quelques mètres, une falaise et le vide. Papa ! Heureusement que tu n'étais pas là ! Avec tes vertiges et tes peurs, j'ai l'impression de t'entendre dire "Attention, Camilla !", "Reste en arrière !", "Regarde où tu mets les pieds !", "Arrête-toi ! Ne t'approche pas du bord !". Oui, petit papa ! Avec mon oncle, j'ai escaladé le muret de roche à un mètre du précipice. Heureusement que je n'ai pas le vertige ! Nous avons contemplé le panorama.
Heureusement que je n’ai pas le vertige ! Nous avons contemplé la vue et notre regard a été attiré par un grimpeur un peu particulier.
Nous étions à un mètre du précipice et certains diront que nous sommes téméraires voir un peu fou, mais lui, il avait les jambes dans le vide et il écoutait de la musique. Tranquille. À côté de lui, il y avait une bande tendue au-dessus du vide, reliant deux pics. Il attendait. Je commençais à me demander : qui était-il ? Attendait-il un groupe ? Était-il chargé de la sécurité des usagers ? Y avait-il d’autres fous près à traverser le vide pendu à une bande ? Mon cerveau avait commencé à mouliner et à imaginer mille scénari. Quand le grimpeur s’est mis debout, enfin de l’action…
Sortez le pop corn. Euh ! Mais pourquoi attache-t-il son mousqueton à la bande? Il va traverser. Va-t-il marcher sur la corde à plusieurs centaines de mètres du sol? Oh je ne le sens pas ! Arrêtez-moi ce fou ?
Non, attendez, il fait le cochon pendu au-dessus du vide. Il a traversé comme si de rien n’était. J’étais grave impressionnée. Tonton était déçu. Je lui demande pourquoi, et il me répond “je pensais qu’il allait marcher sur la bande”. C’est sur faire le cochon pendu, c’est tout de suite moins classe.
Retour à la voiture direction la Casa del Contadino !
Tonton me dit : “on va manger beaucoup et bien. Tous les produits de sa cuisine sont produits dans ses champs et la viande vient de son élevage.” Il me l’a clairement bien vendu.
Quand mon oncle propose une activité, je suis toujours méfiante. Par contre, quand il s’agit de cuisine, je lui fais aveuglément confiance. En même temps, c’est un très bon cuisinier et une bonne fourchette.
Nous arrivons sur place. Je découvre un petit préfabriqué qui ne paie pas de mine. Mais où est-ce qu’il m’a emmené ? Il me demande si je veux être dedans ou dehors. Dehors, il fait tellement beau. À l’intérieur, c’est une petite salle obscure moitié restaurant moitié boutiques de produits faits maisons. La salle de restaurant est ouverte sur la cuisine. Décidément, on sera mieux au soleil. Cependant, le patron nous dit que dehors, il attend du monde. Dehors, deux habitués, en train de manger, ont entendu notre conversation. Ils occupent une table pour six et nous invitent à les rejoindre. Mon oncle s’attable. Je les ai laissé faire connaissance.
Je m’en vais câliner des petites boules de poils. 10 petits chiots de seulement deux semaines gambades. Certains sont plus téméraires que d’autres. Un chiot blanc moucheté de noir a fait quelques pas vers moi, curieux, mais il a vite fait demi-tour. Deux petites terreurs noires se sont par contre laissé faire. Trop gnon ! J’ai pu en cocooner plus d’un sans problème. J’ai eu ma dose de caresse et de léchouille pour la journée.
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Entretemps, mon oncle lui avait fait connaissance avec nos voisins de table. L’un grand musclé et l’autre petit trapu avaient tous deux une bonne descente et la parlotte facile. Une compagnie joviale et légère, tonton était sous le charme, enthousiaste. Il s’est tourné vers moi, tout sourire, et il m’a dit sais-tu ce qu’est ce monsieur fait dans la vie en désignant le plus fort des deux. Intriguée, mais étonnée par sa question, je reste sans voix. Il me dit que ce monsieur est Maniscalco de métier. Je le regarde, mais je ne sais pas du tout ce que signifie ce mot. Je roule des yeux, je cherche dans mon dictionnaire italien intégré. Mon cerveau mouline. Mon oncle m’explique qu’un Maniscalco s’occupe de ferrer les chevaux. J’y serais jamais arrivée toute seule. Je n’ai pas bien compris ce que faisait son ami dans la vie. Par contre, il venait de perdre sa maman après l’avoir accueillie chez lui et s’en être occupée. Le grand costaud nous dit “je ne pouvais pas le laisser seul chez lui à ruminer”. J’ai été touchée par cela. Il nous a abreuvé d’anecdote, car ce monsieur avant d’être maréchal ferrant était militaire et il désamorçait des mines. Vous parlez d’une reconversion ! Impressionnant.
L’entrée est arrivée : des pois chiches avec du lard et du romarin. Je ne suis pas fan de pois chiches. Ils sont trop pâteux et souvent secs. Je ne les aime qu’en houmous. Simplement, ils dégageaient un tel fumet, impossible de refuser. Et j’ai bien fait, ce fut un délice ! J’avoue que je suis tentée de cuisiner ce plat à mes parents. Peut-être verrez-vous la recette à paraître sur le blog.
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Ensuite le cuistot nous a régalé avec une Gricia aux bolets frais. Qu’est-ce donc que cela ? C’est une carbonara sans œufs à base de Guanciale (lard séché avec du poivre provenant de la joue du cochon) et de pecorino. On fait frétiller le lard dans une poêle. Ensuite, on ajoute le pecorino râpé et de l’eau de cuisson des pâtes pour former une crème de fromage. On tourne pour éviter que le fromage fasse des paquets. On mélange. On ajoute les pâtes une fois égouttées pour les cuire dans leur sauce pendant deux minutes. Avec les cèpes, ce plat est encore plus goûteux. Je n’ai fait qu’une bouchée de ma plâtrée. Ces délicieuses odeurs ont attiré un chaton. Celui-ci malgré son jeune âge est hardi et adroit. Il s’est laissé prendre dans les bras plus d’une fois. La chienne de notre robuste voisin lui a montré les dents. Cependant, il n’était pas effrayé, courageux ou fou à vous de voir. Pour plus de tranquillité pour nos pauvres oreilles, j’ai éloigné notre jeune fou. Je me suis reposée sur d’avoir fini ce repas gargantuesque. Et là, le patron dit : vous goûterez bien nos brochettes ? Je vois le sourire de mon tonton s’élargir “moi non, j’ai le ventre plein, mais ma nièce y goûtera bien”. Je le regarde avec effarement. Je ne peux plus rien avaler, mais comment protester sans vexer le chef. J’ouvre et referme la bouche. Je m’apprête à remplir encore un peu le puits sans fond qui me sert de ventre. Ouf, tonton m’aide un peu, en même temps, cette viande est tellement savoureuse. Elle est tendre mais pas grasse. MMMh trop bon. J’ai adoré.
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Notre repas avait été arrosé d’un pichet de vin, une production locale. La fin du repas est arrivée. Je n’étais clairement plus en mesure de marcher. 34 m en escalade, ce n’était clairement pas assez pour éponger cela. Nos deux voisins nous regardent, je leur trouve à tous deux un air filou : “vous n’attendez pas les ciambelles con il vino accompagnées de l’amaro della casa”. Quoi, ce n’est pas fini, mais comment vais-je réussir à me lever après tout ça ? D’autant que les ciambelle con il vino étaient accompagnées de confiture de mûres maison. Je vous passe les détails. Nous avons dit au revoir à nos joyeux compagnons qui repartaient pour un tour. Comment font-ils pour avoir encore de la place ? Un mystère qui restera non résolu. Nous avons roulé jusqu’à la voiture.
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Un cappuccino pour moi, un café pour lui quoi de mieux pour finir cette journée épique. J’ai accueilli le sommeil le sourire aux lèvres. Je ne vous dis pas comment mes muscles se sont plaints au réveil.
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